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Pour la soirée d’ouverture du Festival, les Etés de la Danse et le Ballet National de l’Opéra de Vienne ont réservé au public du Théâtre du Châtelet un spectacle de gala exceptionnel en hommage à Rudolf NOUREEV, avec pas moins de dix pièces ou extraits de ballets présentés, qui font écho aux trois facettes de ‘Rudi’, danseur, chorégraphe et directeur de compagnie, pour trois heures de danse pure. En introduction à cette soirée, un petit film de Fabrice HERRAULT composé d’images d’archives de Rudolf NOUREEV, moment particulièrement émouvant pour tous ceux qui ont connu ce monument de la Danse au magnétisme inégalé. La danse débute par le pas de six de l’Acte II de «Laurencia», chorégraphie de Vakhtang TCHABOUKIANI (1939) qui n’a jamais été présentée en France, où le rôle principal de Frondoso fut un des premiers grands rôles dansé par Rudolf NOUREEV au Ballet du Kirov de Léningrad en 1958. Pour reprendre son rôle, le Ballet de Vienne a choisi de marquer les esprits avec un premier soliste exceptionnel, lauréat de la Médaille d’Or au Concours de Varna 2012, l’ukrainien Denys CHEREVYCHKO (voir photo du bas en compagnie de Kiyoka HASHIMOTO). En deuxième partie de soirée, Denys reviendra danser le célèbre pas de deux du «Corsaire» immortalisé par Rudolf NOUREEV, sous les ‘Bravo !’ d’un public conquis. Bonne nouvelle pour ceux qui souhaitent venir voir le grand ballet «Don Quichotte» du 17 au 27 juillet, Denys fait partie de la première distribution pour tenir le rôle de Basilio. Sa future Kitri est une ballerine formée au Théâtre Maryinsky, Maria YAKOVLEVA, laquelle a dansé les pas de deux classiques de la soirée, «Le Corsaire» et «La Belle au bois dormant». Parmi les autres pièces présentées, nous retrouvons avec plaisir la vitesse et la précision de «The Vertiginous Thrill of Exactitude» de William FORSYTHE, ainsi que le magnifique pas de deux extrait de «Rubis» de George BALANCHINE (que Rudolf NOUREEV considérait comme le plus grand chorégraphe du XXème siècle), où les danseurs Nina POLAKOVA et Mikhail SOSNOVSCHI ont bénéficié des conseils avisés de leur directeur Manuel LEGRIS, pour délivrer une remarquable prestation, sensuelle et rapide, avec une technique classique poussée et décalée à l’extrême. Présenté pour la première fois à Paris, le duo savoureux et ironique de Hans van MANEN, «Black Cake» (1989), sur le Scherzo à la Russe d’Igor STRAVINSKY, a été très applaudi par le public, grâce à l’interprétation vive et maîtrisée du couple Irina TSYMBAL et Eno PECI. Enfin, trois chefs d’œuvres néoclassiques sont venus intelligemment compléter le programme. Tout d’abord, un remarquable «Before Nightfall» de Nils CHRISTE, commandé par Rudolf NOUREEV pour le Ballet de l’Opéra de Paris (1985), qui mériterait d’être donné plus souvent pour la force et le lyrisme qui se dégagent de la chorégraphie, où les six couples de danseurs mêlent habilement puissance et poésie. Ensuite, une chorégraphie du Maître du pas de deux amoureux, Roland PETIT, extrait de l’Acte II de «La Chauve-Souris», interprétée de façon magistrale par un touchant Vladimir SHISHOV, mais surtout une sublimissime Olga ESINA qui, au gré de ses lignes parfaites, délivre une prestation d’une sensualité étourdissante, où sa technique sûre et maîtrisée respire de naturel, sans effort, juste la quintessence de la grâce en mouvement. Pour l’apothéose de la soirée, le public retrouve l’exceptionnelle Olga ESINA, avec pour partenaire le talentueux Kirill KOURLAEV, dans la magnifique «Bach Suite III» de John NEUMEIER composée pour cinq couples, où la musique prend vie à travers les corps des danseurs. Lors des saluts finaux, tous les danseurs du Ballet National de l’Opéra de Vienne ont été très applaudis par un public visiblement enchanté par leur prestation. Un triomphe a été réservé à son directeur, Manuel LEGRIS, toujours très apprécié à Paris, qui démontre que, comme directeur de Compagnie, il dégage une aura et un talent comparables à ce qu’il exprimait comme danseur Etoile du Ballet de l’Opéra de Paris (voir photo du haut). En guise de conclusion, je vous laisse avec cette phrase de John NEUMEIER sur Rudolf NOUREEV : «Danser était, pour lui, la respiration, la substance, la véritable essence de son existence». (Article Patrick HERRERA)

5. juil., 2013

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Commentaires

28.11 | 05:58

Comment dire que la relative difficulté technique d'un art,quelqu'il soit, en r...

27.03 | 17:18

Pour le programme court, Yuzuru a patiné sur 'Otonal' de Raul di Blasio.

24.03 | 13:19

hello, quelqu'un peut il me dire le titre de la musique pour le programme de...

16.05 | 11:56

Un spectacle de qualité avec une programmation harmonieuse entre les...